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Interview d'Alicia Garnier sur son dernier roman, Ember Falls

  • Photo du rédacteur: Amelie Marmonier
    Amelie Marmonier
  • 12 août
  • 8 min de lecture

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Alicia Garnier, autrice de plusieurs romances, a gentiment accepté de répondre à quelques-unes de mes questions sur son dernier livre, Ember Falls, sorti en juin 2025 chez Nox. Si vous ne connaissez pas encore la plume d'Alicia, n'hésitez pas à vous laisser embarquer dans son histoire, qui mêle pâtisseries, familles, romance, humour, petit village et des thématiques fort intéressantes.


Comment t’es venue l’idée du livre Ember Falls ?

Alicia : J’ai vraiment eu envie d’écrire sur les lignées de femmes. Ces liens que l’on pouvait avoir entre plusieurs générations, des traditions ou savoirs que l’on se transmettait avant. C’est vraiment une thématique qui me tient à cœur et que j’ai adoré effleurer dans Ember Falls avec la famille de July.


De quoi t'es-tu le plus inspirée pour cette histoire ?

Alicia : De mon propre village où j’ai grandi ! Pas forcément pour le lieu en lui-même, mais l’énergie qui s’en dégage. Le fait que tout le monde connaît tout le monde et sait tout sur chaque famille. C’était très intéressant de mélanger les souvenirs avec un lieu fictif.

Quelles ont été tes inspirations pour le personnage de July et pour celui de Tate ? Ainsi que pour les autres personnages ?

Alicia : Je n’en ai pas spécialement eu pour une fois. Hormis pour la vibe witchy que je voulais pour les Murray, c’est tout ce que j’avais en tête. J’ai dû sérieusement me creuser la tête pour les étoffer et les comprendre petit à petit. Tate est celui qui m’a donné le plus de fil à retordre parce que July dit tellement ce qu’elle pense qu’elle est globalement assez facile à dépeindre.


D'où vient la réflexion pour les prénoms May, June, July ?

Alicia : Je trouvais ça tellement kitsch que ça m’a fait rire ! Tout remonte à l’arrière-grand-mère qui s’appelle April, qui a appelé sa fille May, etc. Ça venait renforcer cette idée de transmission de savoir ou de tradition que je voulais absolument aborder dans ce livre.


Pourquoi avoir choisi d'aborder les liens avec la sorcellerie ? L'Ecosse ?

Alicia : Pour montrer que la sorcellerie n’est pas ce que l’on croit, du moins pour moi. Pour certain.e.s ça fait vraiment partie de leur vie et ce n’est pas considéré comme tel. Je voulais démontrer l’importance des mots et la connotation négative que l’on peut y apposer. Et la haine que ça peut déclencher juste par ce simple fait. Pourquoi le fait de savoir se soigner par les plantes serait aussi mal vu ? Idem pour se tirer les cartes ? Et pour l’Écosse c’était pour faire le lien avec les procès de Salem, parce qu’on parle souvent de cette ville pour les crimes commis contre les « sorcières », mais ce qu’il s’est passé en Europe et particulièrement en Écosse a été encore bien pire.


Pourquoi avoir choisi de tels tropes pour ce roman ?

Alicia : Quand je me lance dans un manuscrit, je ne réfléchis jamais aux tropes avant de me pencher sur mon histoire. Et mes proches vous diront à quel point je suis nulle pour savoir quels tropes j’ai utilisés même une fois l’histoire finie ! Je demande souvent à mes Alphas lectrices de m’aider pour les trouver.


Qu’est-ce que tu as aimé le plus écrire ?

Alicia : La relation entre les Murray. Vraiment, je crois que j’idéalise beaucoup leur vie à Caim Manor, en toute tranquillité dans cet écrin de verdure entouré d’eau. Pouvoir vivre tranquillement avec ses croyances et les transmettre aux générations futures pour que ça soit aussi évident que l’air qu’on respire.


Pourquoi avoir choisi la pâtisserie comme connexion entre les deux personnages principaux ?

Alicia : Parce que je suis une gourmande et que je n’avais encore jamais écrit sur ce sujet ! J’avoue avoir eu faim pendant toute l’écriture d’Ember Falls, et j’ai adoré découvrir les spécialités écossaises !


Quelle est ta phrase préférée ? Quel est ton chapitre préféré ?

Alicia : Mon chapitre préféré est le 45, mais je ne veux pas trop en dire dessus. Pour ce qui est de la phrase préférée, je ne sais pas si j’en ai réellement une, mais celle qu’on a mise en 4ème de couverture, résume bien l’ambiance de ce livre : « on va être polis, sages et totalement faux culs. Compris ? »


Quel est le personnage que tu as préféré écrire ? Et pourquoi ?

Alicia : Sans hésitation Tate. Parce que, dans mon esprit, je l’imaginais comme un oignon qui devait enlever chacune de ses peaux pour arriver à sa véritable version. Je sais que la comparaison n’est pas des plus glamour, mais c’est tout ce que j’ai (et ça reste dans la cuisine lol) ! J’étais tellement intriguée de voir jusqu’où il irait pour cacher son vrai « lui », de la lumière de la lune ;)


Pourquoi avoir choisi cette dualité dans le temps concernant les deux points de vue ?

Alicia : Ça, c’était mon challenge personnel ! Les doubles points de vue sont tellement ancrés dans le milieu de la romance, que je voulais y apporter mon petit twist. Et surtout ça me permettait de vraiment expliquer comment ce qui est évident de prime abord peut vraiment mettre des années à se concrétiser. Sans le passé de Tate, je ne pense pas que ce personnage plairait autant comme c’est le cas aujourd’hui.


Quel était le chapitre le plus dur à écrire ?

Alicia : Le 49. Ceux qui ont lu le livre sauront exactement pourquoi.


Pourquoi avoir aborder des sujets comme le harcèlement et la violence (domestique et psychologique) ?

Alicia : Parce que ce sont des sujets qui méritent d’être évoqués pour qu’ils soient de plus en plus combattus et moins banalisés comme ça a pu être le cas. S’il y a bien deux endroits où on devrait être en sécurité, c'est chez soi et là où nos enfants passent le plus clair de leur temps jusqu’à leur majorité… Le fait que ce ne soit pas le cas devrait alerter tout le monde.


Quelles étaient les étapes pour publier ton livre ?

Alicia : J’ai pitché mon livre à Nox en janvier 2024, puis proposé un synopsis détaillé dans la foulée. Lorsqu’on a été d’accord sur le projet, j’ai commencé l’écriture fin mai 2024 que j’ai terminée mi-juillet. Puis, jusqu’au mois d’octobre, on a bossé avec l’équipe édito de Nox pour améliorer cette histoire.


Tes prochains projets d’écriture ?

Alicia : Je suis actuellement dans un manuscrit qui me fait vivre 1000 émotions et pas toutes positives haha. C’est un vrai casse-tête, mais en même temps je me dis que si j’arrive à aller au bout de mon idée, ça pourrait être vraiment top. Et sinon en prochaines sorties, j’ai 2 livres qui arrivent chez Hugo, The Dare le 27/08 et son tome compagnon/suite The Void le 24/09 !


Qu'est-ce que tu as ressenti lors des premiers retours pour Ember Falls ?

Alicia : J’avoue m’en être beaucoup protégée. J’ai tellement travaillé sur ce texte, plus qu’aucun autre, que j’avais très peur des retours. Puis petit à petit, j’ai réalisé que les retours étaient majoritairement bons et que les gens aimeraient bien vivre dans cette petite ville que j’aime tant !


En quoi ce projet a été différent des autres projets comme Rebel University ou I Knew ?

Alicia : Ici mon vrai challenge était la double temporalité. Je savais que c’était un risque, que des gens pouvaient trouver ça long et s’arrêter sur le début, alors que lorsqu’on va au bout et que tout s’emboite, on comprend pourquoi ce début est là et nécessaire pour comprendre les personnages et leurs relations. Et au final, ne pas avoir le point de vue du personnage masculin au présent avant presque la fin de l’histoire était challengeant parce que j’imaginais plein de scènes de sa perspective, mais au final tout voir à travers les yeux de July était encore mieux !


Une anecdote à raconter sur l'écriture ou la publication de ce roman ?

Alicia : L’écriture de ce manuscrit est à l’origine de la création d’un groupe de travail entre autrices. On s’est rendu compte que plusieurs de nos manuscrits devaient être rendus plus ou moins en même temps et on a décidé de travailler en visio durant l’été 2024. Au final, ce groupe est toujours là et on bosse au quotidien ensemble et j’avoue que ce soutien-là est inestimable dans un métier très solitaire.



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Résumé du livre :

Dans la petite ville d'Ember Falls, July Murray a deux certitudes : elle déteste Tate Grey depuis qu'il lui a volé son rêve et elle doit absolument remporter le concours de pâtisserie local pour sauver son salon de thé.

Son seul obstacle ? Tate lui-même. À croire qu'il met autant d'énergie à être en travers de sa route qu'à être scandaleusement séduisant. Difficile d'imaginer qu'ils étaient inséparables par le passé...

Dans leur routine quotidienne de piques assassines et de regards noirs, Tate débarque avec la proposition la plus inattendue et absurde qui soit : jouer sa petite amie devant ses parents qui désespèrent de le voir se ranger.

Plus absurde encore ?

Il se pourrait bien qu'elle dise oui.


Mon avis sur le roman

Note : 4.5 étoiles

Review :

J'ai trouvé ce livre magnifiquement fait. Divisé en trois parties, le récit démarre avec un contexte très fort : une histoire qui se passe dans la petite ville d'Ember Falls, avec des personnages qui ne s'entendent pas du tout, mais vraiment pas, et surtout, le côté que j'ai beaucoup apprécié dans ce livre, c'est qu'on a une dualité de temps entre les points de vue des personnages. C'est-à-dire que d'un côté, nous avons July, qui raconte son histoire dans le présent, et d'un autre, Tate, qui retrace toute son histoire et commence dans le passé.

Continuons avec les personnages. Je les ai juste adorés. July est une jeune femme forte, qui sait ce qu'elle veut, qui adore faire des pâtisseries et passer du temps avec sa famille (mon dieu, que j'ai adoré sa famille). A travers elle, on aborde les sujets tels que comment on voit la sorcellerie de nos jours, les racines écossaises avec des mots en gaélique, et plein d'autres choses. Mais, je dois avouer que j'ai eu une préférence pour Tate, surtout lorsqu'on sait tout ce qu'il a vécu. Il m'a beaucoup touché. A travers son personnage, on voit voir des sujets plus choquants.

Bien évidemment, la famille a une importance primordiale dans ce roman et je l'ai vraiment ressenti.

Sinon, au niveau de la romance, je l'ai juste surkiffé. Les tropes sont celles que je préfère : small town, enemies-to-lovers, fake-dating. Elle se fait tout en douceur et est naturelle.

Franchement, je recommande cette lecture. Vous allez passer un très bon moment en compagnie de July, Tate, May, Oscar, Amelia et June.


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Les informations :

Thèmes : Romance, Small Town, Pâtisserie, Fake-dating, Famille

Combien de tomes ? C'est un one-shot.

Auteure : Alicia Garnier

Editeur : Nox

Prix : 19.90€

Nombre de pages : 518

Spicy : 0.5/3


Mes passages préférés :

Elle est comme ça, Moonlight.

Rien que de penser à son surnom, un sourire se fraie un chemin sur mon visage. J'ai longtemps cherché, parce que je voulais que ce nom soit parfait, à son image. Sachant qu'elle déteste « Petite Sorcière », je devais en trouver un qui soit le vrai reflet de July. Il m'a fallu des semaines avant de mettre le doigt sur celui-là.

Mais quand il m'a traversé l'esprit, j'ai su.

Il était fait pour elle.

La lumière de la lune.

Elle éclaire ce qui est dans l'ombre.

Un peu comme ses yeux, clairs et sombres à la fois.

  • Si tu penses que t'es interchangeable, rends-toi irremplaçable.

  • Écoute, Moonlight, je suis désolé pour cette...

  • Si je t'embrassais, là, tout de suite, le coupé-je, essoufflée,

est-ce que ce serait OK pour toi ?

Ma poitrine monte et descend rapidement pendant qu'il absorbe ma question. Le choc se lit sur son visage, mais il se reprend bien vite en faisant un pas dans ma direction.

  • Il n'y a pas de public, dit-il lentement.

  • Parce que je ne joue plus.

Voilà, c'est dit.

  • Dernière chance de reculer, chuchoté-je tout contre s..

C'est elle qui réduit la distance pour que nos bouches se retrouvent. Je m'attends à ce qu'elle recule instantanément, mais non, bien au contraire. Elle passe ses bras autour de ma nuque pour s'agripper plus fortement à moi.

July m'embrasse.

Et elle ne fait pas semblant.

Je passe enfin à l'action et l'entoure de mes bras pour lui rendre la pareille. Je dévore ses lèvres comme je rêve de le faire depuis des mois. Le frisson qui me traverse est si puissant que je pourrais en tomber à genoux. Mon rythme cardiaque crève tous les plafonds et je me demande si je ne vais pas défaillir.

Juste comme ça, mon monde change d'axe, comme si je ne m'étais jamais rendu compte qu'il manquait quelque chose d'essentiel à ma vie et que je venais de le trouver.

Ma pièce manquante.

Ma lumière dans la nuit.

Moonlight.



Crédit photos : Johan, Amélie Marmonier

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