Interview de Maria Levski et review de Hope Dies Last
- Amelie Marmonier
- 22 oct. 2024
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 nov. 2024

Interview de l'auteure Maria Levski sur son premier roman Hope dies last
Comment t’es venue l’idée du livre ?
Maria : J'ai eu l'idée puisque ça faisait 10 ans que je souffrais d'anxiété, c'était le triste anniversaire de mon combat contre cette maladie. Je voulais écrire sur une jeune fille qui a espoir de s'en sortir et qui rencontre l'amour, et qui à travers l'amour, va justement se sortir la tête hors de l'eau et reprendre sa vie en main, en faisant la rencontre d'Alex, qui est tout son contraire et qui vient d'un milieu totalement opposé à elle.
De quoi t'es-tu le plus inspirée ?
M : Je me suis beaucoup inspirée de Roméo et Juliette pour raconter cette belle histoire d'amour, une histoire d'espoir, qui va plaire aux personnes sensibles et aux amateurs de Paris. Je me suis aussi beaucoup inspirée de toutes les séries et films que j'ai pu regarder quand j'étais jeune : Skins, Skams, sur ces jeunes adultes qui ne parviennent pas à trouver leur place, qui sont perdus, surtout des étudiants. Il y a aussi Nos plus belles années de Clara Héraut. Je voulais dénoncer les inégalités sociales et aborder un peu tous ces sujets, l'anxiété notamment.
Est-ce que tu peux nous parler un peu de tes idées pour la suite sans spoiler ?
M : D'abord on va changer de ville, de pays même. On va changer aussi d'ambiance car on va devoir s'adapter à ce nouveau pays. J'avais pensé à un côté dark-academia, l'art étant toujours présent, l'amour impossible aussi, avec des tropes comme la proximité forcée, et toujours aborder des sujets difficiles mais qui me tiennent à cœur.
Qu’est-ce que tu as aimé le plus écrire ?
M : Ce que j'ai aimé le plus écrire a été à partir de la moitié du roman jusqu'à la fin, puisque c'est là que j'ai pris en main les personnages, que je les connaissais mieux. J'ai pris plus de recul, j'arrivais à me détacher de la stylistique de ma plume et à me concentrer sur l'action, l'interaction entre les personnages, les dialogues plus fluides et naturels. Et j'ai adoré écrire certaines scènes comme les scènes à Deauville qui ont été un régal à écrire.
Quelle est ta phrase préférée ? Quel est ton chapitre préféré ?
M : Ce n'est pas le chapitre le plus joyeux, mais c'est celui que j'ai adoré. C'est le chapitre 40. Pour les phrases, j'en ai plein. Ce roman rassemble un peu tout ce que j'ai appris c'est dernières années. Mais la phrase que j'adore c'est : "il faut parfois se perdre avant de pouvoir se (re)trouver."
La suite est prévue pour quand ?
M : Je n'ai pas du tout d'idée puisque comme je suis maintenant en maison d'édition, c'est un peu compliqué. Soit il est racheté par une maison d'édition, et on peut me demander de reprendre l'histoire pour que ça fasse un one-shot ou alors, j'arrive à le signer tel quel et sortir un tome deux. En tout cas, en l'état, je préfère attendre qu'une maison d'édition soit intéressée pour écrire la suite. Sachant qu'en enlevant le "À suivre" à la fin du tome 1, on peut très bien se dire que c'est une fin aussi, une fin ouverte, pleine de possibilités.
Quel est le personnage que tu as préféré écrire ? Et pourquoi ?
M : J’ai adoré écrire Alex même si au départ, je le trouvais un peu nerd, bizarre. C’était étrange de se mettre dans ses baskets, mais qu’est-ce que je l’aimais à la fin. Il a fait beaucoup d’efforts, il a beaucoup évolué.
J’ai adoré Eva, car heureusement qu’elle était là pour faire avancer l’histoire.
Quant à Nicole, c'est le personnage qui me ressemble le plus et c'est pour ça qu'elle m'énerve. C'est la moi d'avant, la moi jeune donc j'ai juste envie de la secouer. Elle est jeune, elle fait des erreurs mais c'est ce que je voulais montrer. Je voulais montrer qu'à cet âge là, on est immature, on fait des erreurs, et on apprend. Alex me ressemble aussi beaucoup, il a un côté plus créatif et plus sage, qui me ressemble plus maintenant.
Quel était le chapitre le plus dur à écrire ?
M : Honnêtement le prologue, ça a été le plus dur à écrire car ça a été le plus personnel. Il a fallu que je décrive exactement la situation dans laquelle j’ai été il y a plus de 10 ans. Le point de non retour où tu coules, tu coules, tu coules pour atteindre le fond et il faut puiser dans toutes ses forces pour se relever. Et c’est super compliqué. Je l’ai lu, relu, récrit, je voulais qu’il soit parfait, qu’il soit poignant, que dès le départ, les lecteurs sachent à quoi s’en tenir.
Pourquoi avoir choisi l’auto édition ?
M : J’ai choisi l’auto édition, parce qu’on m’a conseillé de me lancer là-dedans pour ensuite être repéré par une maison d'édition, et aussi parce que ce roman, j’y tenais énormément. Je voulais qu’il soit découvert tel quel par mes lecteurs. J’avais envie de montrer ce que je savais faire au niveau éditorial, que j’ai mon mot à dire sur la couverture de A à Z, ne pas trop attendre avant de me lancer, parce que si j’avais attendu peut être qu’on ne m’aurait pas repérée en tant qu’auteure aussi rapidement après. Je trouvais que c’était un bon roman à lancer en auto édition parce qu’il est un peu plus compliqué à placer que Waterdown qui est plus commercial et qu’il soit connu tel quel.
Quels étaient un peu les étapes pour publier ton livre ?
M : Déjà, l’écrire. En plein milieu de l’écriture, j’ai fait appel à une éditrice indépendante qui m’a beaucoup aidé pour me rassurer sur mon histoire. Elle a confirmé mon plan, si mon chapitrage était bien, si mon schéma narratif était bon, s'il y avait des choses à modifier, notamment au point du vue des flashbacks. J’avais trop de flashbacks, il fallait que j’en enlève. Il y a eu un gros travail éditorial là-dessus. Donc ça c’était au niveau de l’écriture. Par la suite, j’ai aussi fait appel à des bêta-lecteurs qui me suivaient assez régulièrement. J’avais vraiment besoin d’avoir un avis à chaque fois sur ce que j’écrivais. Ensuite, on passe à mes relectures, mes nombreuses relectures. J’ai aussi envoyé à une correctrice. Puis, j’ai travaillé sur la maquette moi-même. J’ai travaillé le graphisme moi-même pour le broché, puis j’ai fait appel à des graphistes pour les deux versions du relié. Puis, sur KDP, sur Amazon, j’ai pu tout mettre en page, la maquette, le manuscrit. Pour ce dernier, il faut le mettre bien sous la forme des modèles Amazon. L’auto édition, ça a été une très belle expérience mais c’est vrai que c’est assez énergivore. En tout, ça a mis un an et demi entre l’écriture et la publication.
Tes prochains projets d’écriture ? Parle nous de Waterdown.
M : J'ai eu l'idée de ce roman en décembre 2023. Cela m’est venu assez rapidement. Puis, j'en ai parlé sur mon canal, en story, ça a énormément plu. J’ai eu un énorme engouement autour. Donc forcément, ça m‘a motivé à commencer à écrire. J’ai écrit le résumé que j’ai publié sur Insta dans une vidéo, qui a énormément marché, ce qui m’a encore plus motivé à écrire. J’ai écrit quatre chapitres que j’ai publiés sur Wattpad, et puis par la suite, j’ai été repéré par une maison d'édition. J'ai été contacté par plusieurs, mais j’ai été voulu par une en particulier. Ce roman a des inspirations comme Charmed, toutes les séries des années 2000-2010 en vérité que j'adore, il y a un petit côté nostalgique par rapport à ça. C’est plutôt du fantastique, réalisme magique, je ne peux pas trop dire mais c’est des phénomènes inexplicables, étranges. On ne sait pas trop ce qu’il se passe. Il y a beaucoup de mystères.
J’ai signé sur quatre chapitres et un synopsis, car il faut savoir de quoi parle l’histoire. Mais ça a été un gros coup de cœur, les premiers chapitres ont été un coup de cœur pour tout le service éditoriale, la directrice et tout, donc forcément ça m’a motivé pour la suite. Normalement, la sortie sera en 2025.
Quelles sont les différences entre maison d'édition et autoédition ?
M : Pour le moment, ce que je constate c’est qu’on ne gagne pas forcément plus en maison d'édition, on est aussi payé beaucoup plus en retard. En auto édition, ton est payé tous les mois, on a deux mois de retard mais effectivement, si on veut gagner plus d’argent et si on communique bien sur le roman, il vaut mieux aller en auto édition. Par contre, on avance énormément de sa poche en auto édition. Bien sûr, on va être remboursé mais en maison d'édition, on avance moins. On peut tout aussi bien gagner mais il faut savoir que les pourcentages en maison d'édition sont horribles. Ensuite, on est quand même bien suivi, on peut faire des dédicaces, être vendu en librairie, ça c’est vrai que c’est un gros avantage. En auto édition, on n'a pas de visibilité.
Qu'est-ce que tu as ressenti lors des premiers retours de HDL ?
M : J’ai senti un soulagement car j’avais très peur que ça ne plaise pas, que ça soit vraiment nul. J’ai été soulagée de voir que les premiers retours étaient très positifs. Et par la suite, plus j’en recevais, plus je me disais "bon bah c’est bon, c’est que c’est bien". Maintenant je sais que ce n’est pas un roman qui va plaire à tout le monde, je sais qu'il y a des personnes qui ne l’ont pas fini car ce n’est pas pour eux, et ça, il n'y a aucun soucis, mais ça m’a rassuré de voir que ça a plu à ceux qui l’ont lu jusqu'au bout et qui ont compris la démarche.
Cela ne va pas plaire à tous les lecteurs de romance mais je ne vise pas tous les lecteurs de romance, donc cela fait sens. Je visais une catégorie un peu plus particulière.
Cela fait quoi d’avoir publié un premier roman ?
M : Et ben, maintenant, le truc est retombé donc ça va. Je suis beaucoup moins stressée qu’avant. Je suis moins dans le truc de savoir "qu’est-ce qu’on en a pensé". J’y pense encore mais beaucoup moins. Je n’ai plus les questions comme "est-ce que je sais écrire, est ce que je sais construire un truc ?". On a quand même l’assurance de savoir que ça a plu à une maison d'édition, qu’il y a eu des lecteurs derrière ce roman, donc forcément aujourd'hui je suis moins stressé. À l’époque, j’étais plus stressée qu’autre chose. Je me suis même dit "bon est-ce que j’annule pas la sortie ? Parce que j’ai peur que ça plaise pas". Puis, je me suis dit que c’était quand même bien.
C’est une très bonne expérience pour Waterdown. Le fait que ça ait plu à une maison d'édition, ça m’a vraiment rassurée, rassurée sur ma capacité à écrire.
Pourquoi avoir choisi Paris pour HDL ?
M : J’ai choisi Paris parce que c’est un lieu que je connais très bien. Et pour un roman aussi réaliste, il fallait que je sois dans l'action, dans la réalité ancrée, il fallait que je puisse aller sur les lieux, même si je n'habite plus paris, je me suis déplacée, j'ai vu absolument tous les lieux. Moi je suis plutôt de ces auteurs qui écrivent comme des sociologues, c'est-à-dire qu'ils se mettent dans la situation des personnages, pour être le plus proche d'eux. Il fallait que je me déplace sur les lieux, que j'ai vécu ce que les personnages ont vécu, cela rend l'histoire plus poignante, plus réaliste.
As-tu une anecdote d'écriture ?
M : Dans le roman, vous avez aussi une partition qui a été spécialement écrite, créée pour le roman. C'est mon beau-père qui a composé la musique. Plusieurs personnes m'ont envoyé la partition jouée. C'est quelque chose que je voulais vraiment en mettant cette partition, c'est que les pianistes puissent la jouer et qu'ils puissent se mettre dans la tête d'Alex et être encore plus à l'intérieur du récit. J'ai essayé d'aller jusqu'au bout dans le réalisme. Je ne sais pas si c'est une anecdote mais c'est quelque chose qui m'a vraiment marqué quand j'ai pu entendre pour la première fois Valse sur la scène. C'était un grand moment d'émotions pour moi.
Mon avis sur le roman

Note : 5 étoiles
Review :
Ce livre est un véritable coup de cœur.
Déjà, la plume de Maria est incroyable. Le roman est très fluide, ça se lit super bien et la plume a un côté poétique surtout lors des descriptions de la ville parisienne que j’ai Je sais pas aimé.
Ensuite, bien sûr, il y a les personnages. Avec Nicole, on aborde les thèmes de l’anxiété, du deuil, … C’est un personnage fragile mais très touchant. Puis, il y a Alex, qui fait fasse à ses propres problèmes. Je l’ai adoré. C’est mon personnage préféré, avec Eva, car c’est la meilleure amie que tout le monde rêve d’avoir.
En plus, avec Alex, j’ai pu découvrir ce qu’est la synesthésie. Je trouve que c’est hyper original d’avoir un personnage comme cela.
La romance entre les deux est très naturelle. Tout se fait en douceur et je trouve que ça fait très réaliste. J’ai adoré les voir se connaître, et voir à travers eux certains monuments et musées parisiens.
Et pour finir, il y a la fin. Elle est à la fois belle et déchirante, avec une grande révélation qui nous fait voir ce livre sous un autre angle et qui nous pousse à lire la suite alors qu’elle n’est pas encore publiée. J’ai adoré la lettre, j’ai été complètement et totalement émue en la lisant. J’ai tellement hâte de lire la suite.

Les informations :
Thèmes : Romance, Paris, anxiété, inégalités sociales
Combien de tomes ? Deux, c'est une duologie
Auteure : Maria Levski
Editeur ; Auto-édition
Prix : 17.90€ (broché), 23.90€ (relié)
Nombre de pages : 382
Spicy : X
Mes passages préférés :
Tu sens le mien ? me demande-t-il, tandis que nos deux mains sont liées. Tu sens ce rythme ? C'est le même. Alors, ose me dire que nous sommes différents, Nicole.
Etre en hauteur me permettait de me sentir libre, intouchable, de faire abstraction de tout le reste.
J'ai monté les escaliers, et arrivant à l'ultime marche menant au Graal, j'ai respiré l'air frais et embrassé l'horizon.
Je n'étais pas déçue du spectacle qui s'offrait à moi.
La Tour Eiffel scintillait au milieu des rues éclairées et animées. La Dame de Fer semblait si proche, que j'avais le sentiment de pouvoir la toucher.
De cette hauteur, tout paraissait si insignifiant. Au-dessus du monde, plus rien ne pouvait nous atteindre, pas même nos propres démons.
J'aimerais savoir ce que ça fait de voir à travers tes yeux Alex, lance Nicole dans quelque chose qui s'apparente à un murmure.
Crédit photos : Maria Levski, Amélie Marmonier, Pinterest pour l'aesthetic
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